vendredi 22 avril 2011

La cité des Ténèbres

Deux petits extraits de la saga "La cité des Ténèbres" que je trouve vraiment bien (comme les livres d'ailleurs). En attendant la sortie du tome 4 de "La cité des Ténèbres" prévue seulement pour 2012. Patience, patience ..... 


Les deux traductions sont de Tess du Blog "Dans ma petite bulle" merci de créditer si vous reprenez ces traductions.






La lettre écrite par Jace pour Clary dans le tome 3 




Clary,

En dépit de tout, je ne peux me résoudre à ce que cette bague soit perdue pour toujours, tout comme je ne peux me résoudre à te laisser pour toujours. Alors que je n'ai pas le choix pour l'un, je peux au moins choisir pour l'autre. Je te laisse notre bague de famille parce que tu as autant le droit que moi de l'avoir.

Je t'écris ceci en regardant le soleil se lever. Tu es endormie, et je vois tes rêves derrières tes paupières agitées. J'aimerais pouvoir savoir à quoi tu pense. J'aimerais pouvoir me glisser dans ta tête et voir le monde à travers tes yeux. J'aimerais pouvoir me voir à travers tes yeux. Mais peut-être que je ne voudrais pas voir cela. Peut-être que cela me donnerait l'impression que je continue de te montrer un énorme mensonge et je ne pourrais pas le supporter.

Je t'appartiens. Tu peux faire de moi tout ce que tu veux, et je te laisserais faire. Tu peux me demander tout ce que tu veux, et je me tuerai à te rendre heureuse. Mon cœur me dit que ceci est le plus beau et le meilleur sentiment que je n'ai jamais ressenti. Mais mon esprit connait la différence entre vouloir ce que tu ne peux pas avoir et vouloir ce que tu ne devrais pas vouloir. Et je ne devrais pas te vouloir.

Toute la nuit je t'ai regardée dormir, j'ai regardé la lune aller et venir, amenant ses ombres sur ton visage, en noir et blanc. Je n'ai jamais rien vu de plus beau. Je pense à la vie que nous aurions pu avoir si les choses avaient été différentes, une vie où cette nuit ne serait pas unique, séparée de tout ce qui est vrai, mais où toutes les nuits seraient comme ceci. Mais les choses sont différentes, et je ne peux m'empêcher de te regarder et de penser que je t'ai prise au piège à m'aimer.

La vérité que personne ne veut dire à haute voix est que personne ne peut vaincre Valentin, à part moi. Je peux me rapprocher de lui comme personne. Je peux prétendre vouloir le rejoindre et il me croira, jusqu'au dernier moment où je ferai ce qu'il faut pour en finir, d’une manière ou d'une autre.

J'ai quelque chose de Sébastien, je peux le traquer jusqu'où mon père se cache. Et c'est ce que je vais faire.
Alors je t'ai menti hier soir, j'ai dit que je voulais juste passer cette nuit avec toi. Mais je veux passer toutes les nuits avec toi. Et c'est pour cela que je dois m'échapper par la fenêtre maintenant, comme un lâche. Parce que si je devais te le dire en te regardant dans les yeux, je ne pourrais plus jamais partir.

Je ne t'en veux pas si tu me détestes, je l'espère même.
Aussi longtemps que je rêverai, je ne rêverai que de toi.

Jace












La Cité des Ténèbres, tome 2, passage chez La Reine des Fées : page 207 dans le livre, du point de vue de Jace


« Je sais que je ne vais pas laisser ma sœur ici à la Court. » dit Jace, « Et comme il n’y a rien à tirer d’elle ou de moi, peut-être nous feriez vous la faveur de nous relâcher ? ».
La Reine sourit. C’était beau et terrible à la fois. La Reine était une adorable femme, elle avait cette inhumaine beauté que les fées ont, qui ressemblait plus à un cristal dur qu’à un humain. La Reine ne semblait pas avoir d’âge : elle pourrait avoir 16 ans ou 45. Jace pensa qu’ils y en avaient qui pouvaient la trouver attrayante – des gens étaient mort pour l’amour de la Reine - mais elle lui donnait un sentiment glacial dans sa poitrine, comme s’il avait bu de l’eau glacée trop vite. « Et si je te disais qu’elle pourrait être libre pour un baiser ? ».
Ce fut Clary qui répondit « Vous voulez que Jace vous embrasse ? »
Alors que la Reine des Lumière éclata de rire, la sensation de glace dans la poitrine de Jace s’intensifia. Clary ne comprenait rien aux fées, pensa-t-il. Il avait essayé de lui expliquer, mais il n’y avait pas réellement d’explication. Tout ce que la Reine voulait d’eux, ce ne pouvait être un baiser de lui ; elle aurait pu le demander sans tout ce manège qui ne fait aucun sens. Ce qu’elle voulait était de les épingler et se débattre, comme des papillons. C’était quelque chose que l’immortalité vous faisait, pensa-t-il souvent : ne plus ressentir, plus d’émotions. L’incontrôlable petite vie humaine était pour les fées comme du sang frais pour les vampires. Quelque chose de vivant. Quelque chose qu’ils n’avaient pas.
« Malgré son charme » la Reine ajouta, jetant un regard à Jace – ses yeux étaient verts, comme Clary, mais pas du tout comme Clary. « Ce baiser ne libérera pas la fille. »
« Je pourrais embrasser Meliorn » suggéra Isabelle.
La reine secoua la tête gentiment « Ca non plus, avec personne de ma Court. »
Isabelle leva ses mains ; Jace voulait lui demander ce qu’elle espérait – embrasser Meliorn ne l’ennuyait pas, donc cela n’intéressait pas la Reine. Il supposa que c’était gentil à elle de proposer, mais Izzy, au moins, devrait la connaître mieux. Elle avait déjà eu a faire aux fées auparavant.
Peut-être que n’était pas simplement le fait de savoir comment les fées pensent, songea Jace. Peut-être que c’était de savoir comment les gens peuvent aimer la cruauté, juste pour la cruauté. Isabelle ne pensait pas toujours, mais elle n’était pas cruelle. Elle repoussa ses cheveux noirs et dit « Je n’embrasserai aucun d’entre vous, au moins c’est officiel. »
« Bon si cela est nécessaire » dit Simon en s’avançant « S’il il suffit d’un baiser pour.. »
Il s’avança d’un pas vers Clary, qui ne bougeait plus. La glace dans la poitrine de Jace tourna en un feu liquide ; il força ses mains à rester contre son corps alors que Simon pris gentiment le bras de Clary et la regarda. Elle déposa une main sur le torse de Simon, comme si elle avait fait ça un million de fois. Peut-être l’avait-elle fait un million de fois, pour ce qu’il en savait. Il savait que Simon l’aimait : il le savait depuis qu’ils les avaient vu ensemble dans ce stupide café, ou le garçon avait de la peine a cracher les mots « je t’aime » alors que Clary regardait la pièce, à peine vivante, ses yeux verts regardant partout. « Elle n’est pas intéressée à toi, terrestre » pensait-il avec satisfaction. « oublie ». Et alors il se surprit à penser cela. Quelle différence cela pouvait-il bien lui faire, cette fille qu’il connaissait à peine ?
Cela lui semblait il y avait une éternité. Elle n’était plus une fille qu’il connaissait à peine : elle était Clary. Elle était la seule chose dans sa vie qui importait plus que tout, et regarder Simon poser ses mains sur elle, partout où il voulait, le rendait malade et en même temps d’envie de meurtre. L’urgence de les séparer était si forte qu’il pouvait à peine respirer.
Clary se retourna pour le regarder, ses cheveux rouges glissant sur ses épaules. Elle semblait faire attention à lui, ce qui était encore pire. Il ne pouvait pas supporter la pense qu’elle soit désolée pour lui. Il détourna le regard rapidement, et capta celui de la Reine, qui s’en réjouissait : voila ce qu’elle voulait. Leur peine, leur agonie.
« Non » dit la Reine à Simon « Ce n’est pas ce que je veux non plus. »
Simon recula, à contre cœur. Du soulagement traversa les veines de Jace comme du sang, mettant en arrière plan ce que ces amis étaient en train de dire. Pendant un moment, tout ce qui comptait était qu’il n’allait pas devoir assister à Simon embrassant Clary. Ensuite Clary sembla reprendre conscience, elle était vraiment très pale, et il ne cessait de se demander ce à quoi elle pensait. Était-elle déçue de ne pas être embrassée par Simon ? Ou aussi soulagée qu’il l’était ? Il pensa au moment, plus tôt dans la journée où Simon avait embrassé la main de Clary, et repoussa de suite cette pensée, fixant toujours sa sœur. « regarde moi, penssa-t-il, si tu m’aimes, regarde moi. »
Elle croisa ses bras sur sa poitrine, comme elle le faisait toujours quand elle était énervée ou qu’elle avait froid. Mais elle ne le regarda pas. Les conversations allaient bon train autour d’eux, qui va embrasser qui, qu’est-ce qui va arriver. Une rage sans espoir augmenta dans la poitrine de Jace, et comme d’habitude il trouva le moyen de l’évacuer avec un commentaire sacrastique :
« Et bien, je n’embrasserai pas le Terrestre » dit-il « Je préfère rester ici pour toujours ».
« Pour toujours ? » dit Simon. Ses yeux énormes, sombres et sérieux « Pour toujours c’est horriblement long. »
Jace regarda ses yeux. Simon était probablement une bonne personne, pensa-t-il. Il aimait Clary et voulait prendre soin d’elle, la rendre heureuse. Il fera sans doute une petit ami spectaculaire. Logique, pensa Jace, car c’était exactement ce qu’il voulait pour sa sœur. Mais il ne pouvait pas regarder Simon sans avoir envie de tuer quelqu’un. « Je le savais » dit-il « tu veux m’embrasser, c’est ça ? Je pensais pas que c’était vrai, il n’y a donc pas d’hétéros dans les tranchées. »
« C’est : il n’y pas d’Athées dans les tranchées, abruti ! »
Ce fut la Reine qui les interrompis « Tout ceci est très amusant, mais le baiser qui libérera la fille est le baiser qu’elle désire le plus » dit-elle « Seulement celui là et aucun autre. »
Simon passa du rouge au blanc. Si le baiser que Clary voulait le plus n’était pas celui de Simon, alors… la façon dont elle regardait Jace, et Jace Clary, répondait à la questin.
Le cœur de Jace se mit à battre très fort, il rencontra les yeux de la Reine « Pourquoi faites-vous cela ? »
« Je pensais que tu serais content » dit.-elle

Jace senti le sang traverser son visage. Il était vaguement conscient que Simon était en train d’argumenter sur le fait que Clary et lui était frère et sœur, que ce n’étais pas juste, mais il l’ignora. La Reine le regardait et ses yeux étaient comme la mer avant une tempête, et il voulait lui dire « merci, merci ».
Et ce fut la pensée la plus dangereuse de toutes, se dit-il, alors que ses compagnions étaient toujours en train d’argumenter s’ils devaient s’embrasser ou pas. Autoriser la Reine à obtenir quelque chose que vous vouliez, que vous vouliez vraiment, c’était se mettre sous son emprise. Comme a-t-elle su, pensa-t-il ? Comme a-t-elle su que c’était ce à quoi il pensait, voulait, rêvait, et qu’il se réveillait en sursaut de ces rêves, en sueur ? Il pensait alors qu’il n’embrasserait plus jamais Clary, il aurait voulu mourir ou être blessé si fort ou saigné si fort qu’il irait dans l’attique et s’entrainerait seul pendant des heures, jusqu’à ce qu’il soit si fatigué et n’aurait pas d’autre choix que de s’évanouir de fatigue. Il aurait des blessures le lendemain matin, des entailles partout sur sa peau et il aurait pu les nommer toutes : Clary, Clary, Clary.
Simon était toujours en train de parler, d’une voix furieuse « Tu n’as pas à faire ça Clary, c’est un piège.. »
« Pas un piège » dit Jace. Le calme de sa voix le surpris lui-même. « Un test ». Il regarda Clary, elle mordillait sa lèvre, ses mains s’enroulant dans ses cheveux, un geste tellement caractéristique, c’était tellement elle, que cela brisa encore un peu plus son cœur. Simon était en train d’argumenter avec Isabelle, alors que la Reine les regardait, d’un air amusé, comme un chat.
Isabelle était exaspérée « On s’en fiche, ce n’est qu’un baiser ! »
« C’est exact » dit Jace.
Clary leva enfin les yeux vers lui, finalement, ses grands yeux verts posés sur lui. Il s’approcha d’elle, et comme toujours, le monde autour d’eux s’arrêta, il ne restait qu’eux, comme s’ils étaient sous la lumière dans un salle vide. Il déposa sa main sur son épaule, tournant sa tête vers lui. Elle avait cessé de mordiller sa lèvre et ses joues étaient roses, ses yeux d’un vert brillant. Il sentait la tension dans son propre corps, l’effort de se retenir, de ne pas la serrer fort contre lui et de saisir cette chance, aussi dangereuse et stupide qu’elle soit, et de l’embrasser de la manière qu’il n’aurait jamais imaginer pouvoir l’embrasser à nouveau.
« Juste un baiser » dit-il, sentant la dureté dans sa voix et se demandant si elle l’a entendue aussi. Non que cela avait de l’importance – il n’y avait aucun moyen de le cacher. C’était trop. Il n’avait jamais rien « voulu » autant que ça avant. Il y avait pourtant eu des filles. Il s’était posé la question, lorsqu’il fixait les murs blancs de sa chambre, ce qui rendait Clary si différente. Elle était belle, mais les autres filles aussi. Elle était intelligente, mais les autres filles aussi. Elle le comprenait, riait quand il riait, voyait à travers ses défenses comme il était en dessous. Il n’y avait pas de Jace Wayland plus vrai ce que celui qu’il voyait dans ses yeux quand elle le regardait.
Mais toujours était-il, peut-être qu’il retrouverait cela ailleurs. Les gens tombent amoureux, se séparent, et continuent leur vie. Il ne comprenait pas pourquoi lui ne le pouvait pas. Il ne comprenait pas pourquoi il ne le voulait même pas. Tout ce qu’il savait c’était que même si pour cela il devait être redevable au ciel comme à l’enfer, il allait saisir cette chance.
Il se baissa et pris sa main, enroulant ses doigts avec les siens et murmura à son oreille « Tu peux fermer les yeux et penser à l’Angleterre , si tu veux ». dit-il
Elle ferma les yeux, ses cils tels une ligne sur sa peau pale et fragile. « je n’ai jamais été en Angleterre » dit-elle, et la douceur et l’anxiété dans sa voix le pris au dépourvu. Il n’avait jamais embrassé auparavant une fille sans qu’elle le veuille, au moins autant qu’il le voulait, et là c’était Clary, et il ne savait pas ce qu’elle voulait. Il glissa sa main sur le bord de son tshirt jusqu’à ses épaules. Ses yeux étaient toujours fermés, mais elle frissonnait, et s’approcha de lui – à peine – mais ce fut la permission suffisante.
Ses lèvres vinrent contre les siennes. Et il y était. Tout le self-contrôle qu'il s'était imposé durant les dernières semaines s'était évanoui, comme de l'eau s'écrasant d'une digue cassée. Ses bras à elle vinrent s'enrouler autour de son cou et il la pressa contre lui, elle était douce, fragile mais aussi étonnement forte comme personne. Ses mains étaient couchées sur son dos, la pressant contre lui, elle était sur la pointe des pieds, l'embrassant aussi férocement que lui. Il donna un petit coup de langue sur ses lèvres, ouvrant ses lèvres aux siennes, et elles sentaient le sel et la douceur, comme l'eau de fées. Il se cramponna à elle plus fermement, nouant ses mains dans ses cheveux, essayant de lui dire, avec la pression de sa bouche sur la sienne, toutes les choses qu'il ne pourrait jamais dire à haute voix : 

« Je t'aime, je t'aime, et ça m'est égal que tu sois ma soeur ; ne sois pas avec lui, ne le désire pas, ne pars pas avec lui. Sois avec moi. Désire moi. Reste avec moi. Je ne sais pas comment être sans toi. » 

Ses mains descendirent sur sa taille, il a pressait contre lui, perdu dans cette sensation de spirale qui courait dans son sang, ses nerfs, ses os, il n'avait aucune idée de ce qu'il allait dire ensuite. Puis il entendit la Reine des fées rire, et cela le ramena à la réalité. Il s’éloigna de Clary avant qu’il ne soit trop tard, décrochant ses mains de son cou et reculant. Il se sentit comme si on avait coupé sa propre peau, mais il le fit.
Clary le regardait, ses lèvres entre-ouvertes et mains toujours ouvertes. Ses yeux grand ouverts. Derrière eux, Isabelle les regardait, et Simon donnait l’impression de vouloir vomir.
« C’est ma sœur » pensa Jace. Ma sœur. Mais les mots ne signifiaient rien. Il pourrait même être dans une langue étrangère. S’il y avait eu ne serait-ce qu’un espoir de pouvoir un jour considérer Clary comme ca sœur, ce qui venait de se passer réduisit cet espoir à néant. Il essaya de lire le visage de Clary, ressentait-elle la même chose ? On aurait dit qu’elle voulait rien de plus que de se retourner et courir. « Je sais que tu l’as ressenti» lui dit-il de ses yeux, moitié triomphant, moitié suppliant. « je sais que tu l’as ressenti aussi ». Mais il ne trouva aucune réponse sur le visage de Clary, elle enroula ses bras autour d’elle, comme elle le fait toujours quand elle est contrariée, elle se serra comme si elle avait froid. Elle détourna son regard de lui.
Jace avait l’impression que son cœur était pressé comme un coup de poing. Il regarda la Reine « C’était suffisant ? Cela vous a-t-il amusé ? »
La Reine lui rendit son regard, un regard spécialement pour lui. « Tu l’avais rendue attentive sur notre compte » le regard semblait dire. « que nous pouvions lui faire du mal, la briser comme une brindille entre nos mains. Mais toi, tu ne pensais pas pouvoir être touché – et tu es celui qui a été brisé. »



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